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Lettre d’une inconnue

De Stefan Zweig
Avec Sarah Biasini et Frédéric Andrau
Mise en scène  : Christophe Lidon

« Comment aimer jusqu’à la folie un fantasme ? Stefan Zweig nous livre le portrait d’une femme plongée dans un amour obsessionnel pour un romancier de renom, qui fait de l’attente le sens ultime de sa vie. Ses paroles fébriles dévoilent les ravages de la passion qu’elle a porté pendant toute sa vie au destinataire de cette lettre … Une sublime descente aux enfers. »

JDD

 

Lettre d’une inconnue, l’accomplissement d’une comédienne

Par Armelle Heliot

26/04/2011

Christophe Lidon, qui connaît bien l’interprète, la dirige dans cette adaptation pour deux voix de Stefan Zweig. Frédéric Andrau est son idéal partenaire. Un moment superbe.

Dans la vie d’une comédienne, il arrive que la rencontre avec un rôle vous transforme, vous conduise loin. Il advient qu’un personnage vous transfigure et vous accompagne jusqu’à l’accomplissement de vous-même. C’est ce qui arrive à Sarah Biasini avec la femme imaginée par Stefan Zweig dans Lettre d’une inconnue. Ravissante, enjouée et triste aussi dans Pieds nus dans le parc de Neil Simon (2005), fine mouche et aristocratique dans L’Antichambre de Jean-Claude Brisville (2008 et 2009), Sarah Biasini est une artiste dont on apprécie depuis longtemps la grâce et la sensibilité. Christophe Lidon, qui l’a déjà dirigée par deux fois au théâtre, rêvait depuis longtemps de porter à la scène la cruelle nouvelle de l’auteur de Vingt-quatre heures de la vie d’une femme. Michael Stampe signe une adaptation fidèle d’après la traduction des Éditions Stock. Il répartit la parole entre deux protagonistes et dans le rôle du séducteur qui ignore tout de l’exaltation de l’inconnue et de son funeste destin, Frédéric Andrau est parfait.  Présent, il est un partenaire idéal et donne corps et vraisemblance au personnage et à la passion folle de « l’inconnue ».  présence et discrétion, incarné et irréel comme le fantasme d’une toute jeune fille… Dans la petite salle des Mathurins, celle qui parle est comme prisonnière d’un ultime piège. L’espace est très bien utilisé, les lumières de Marie-Hélène Pinon flattent et poursuivent d’un même mouvement. Pieds nus, sensuelle dans la combinaison noire qu’elle cache sous un manteau, Sarah Biasini, belle voix, beau visage, impose l’attachante personnalité d’une femme littéralement folle d’amour. Sans excès, mais avec intelligence, profondeur, et une bouleversante sensibilité.

 

23/01/2012

Lettre d’une inconnue :

Le célèbre récit écrit par Stefan Zweig en 1922 a été plusieurs fois adapté au cinéma, notamment par Max Ophuls. Pour le théâtre, Christophe Lidon resserre la nouvelle autour de deux personnages. Un écrivain, R., reçoit un jour une longue lettre rédigée par une inconnue : depuis l’enfance, elle est amoureuse de lui et ne vit qu’à travers cette passion. C’est une lettre d’adieu, d’amour et de folie, le récit d’une terrible descente aux enfers. Sur une scène parsemée de petites lampes, l’atmosphère est funèbre. Sarah Biasini, qui interprète la femme, est grave, fragile, mais montre aussi une grande puissance. Elle joue sans pathos, avec une force tragique étonnante. Frédéric Andrau est R. : plus discret, il campe avec précision un homme léger et volage.

Sylviane Bernard-Gresh 

http://www.francetv.fr/culturebox/sarah-biasini-au-theatre-avec-lettre-dune-inconnue-53833

http://telematin.france2.fr/?page=chronique&id_article=27911