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MARION 13 ANS, POUR TOUJOURS

d’après le roman de Nora Fraisse et Jacqueline Rémy,
une pièce de Frédéric Andrau et Valérie Da Mota.
 
Avec
Renaud Le Bas ou Frédéric Andrau, Valérie da Mota et Nina Thieblemont.
 
Mise en scène Frédéric Andrau.
 
Lumières Stephane Baquet.
Son Thomas Lefevre.
Assistanat Léa Marie.
Et les voix de Mila Andrau, Soraya Assailal et le choeur d’adolescents « Sur les pas de Marion ».
 
Une photo Jerôme Dominé, arrangée par Mathieu Morelle.
 
 

 

Mon rapport à ce projet est viscéral, très personnel. Après que Valérie me l’a proposé, j’ai tout de suite eu le désir de créer des dialogues, et d’adapter le témoignage de Nora Fraisse…

Nora s’adresse à sa fille, et avance de façon constructive et lumineuse, en tentant d’apporter un certain éclairage, et de créer du lien pour nous aider à rêver ensemble à des solutions.

Je souhaite mettre en avant dans ce spectacle l’importance qu’il y a à percevoir certains signes, à écouter, à ne pas avoir peur de formuler les choses, à savoir que l’on peut avoir un temps de retard parfois, et à réaliser la place que le harcèlement scolaire et le cyber-harcèlement peuvent occuper dans l’esprit de nos enfants, au point d’en pousser un sur dix à l’isolement et de leur ôter parfois l’envie de vivre.

Nora et David se lancent dans un dialogue avec leur fille de treize ans, Marion, qui a fini par se donner la mort. Ils partagent avec elle leurs interrogations, leur enquête, certaines scènes d’avant et d’après son départ. J’aime que les acteurs, pour raconter leur histoire, soient ces magiciens de l’imaginaire qui font apparaître des personnages, des lieux, des moments, des objets. Avec l’aide ici d’un simple banc, ils évoqueront une cour de récréation, une cachette, un parc, un bureau, un cimetière, un mur, un lit, un métro…

 Marion, Nora et David s’amusent ensemble à parodier une société où tout le monde est un peu perdu face à ce fléau, et entrevoient comment les non-dits et la peur ont fini par dicter leur loi. Le couple arrive ainsi à recoller les morceaux, à voir ce qu’ils n’a pas pu voir, ce qui a été minimisé, ce que Marion a masqué, et à comprendre avec quelles logiques, quelles maladresses tout s’est enchainé autour de leur fille, pour enfin trouver la force de s’occuper des vivants…

Avancer.

Le procédé de ce spectacle un peu surréaliste crée une poésie accessible à tous, permet une distance, de faire exister leur complicité avec humour, et de se jouer des conventions dans cet espace de liberté qu’est le théâtre, où vivants et morts peuvent se côtoyer.